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Mon histoire avec les chiens a commencé lorsque j'avais 21 ans. J'étais alors assistante vétérinaire dans l'agglomération de Paris. Déjà une façon d'assister les animaux en souffrance.
À 6 kms de chez moi, l'École des Chiens Guides d'Aveugles d'Ile de France cherchait une personne pour prendre en charge l'élevage qu'ils venaient de créer. Il s'agissait de soigner et pré-éduquer les chiots, de leur naissance jusqu'à leur entrée en éducation un an plus tard. Les responsables de cette école me connaissaient déjà, car je fréquentais le même club hippique qu'eux et et nous nous voyions régulièrement à la clinique vétérinaire où je travaillais. Ils m'ont donc proposé le poste, trouvant des points communs entre la manière d'aborder un cheval et l'éducation d'un futur chien guide. Mon expérience d'assistante vétérinaire les intéressait également beaucoup.
L'élevage a prospéré rapidement et les éducateurs ont bientôt été débordés. On m'a donc demandé de me mettre moi aussi à éduquer. J'ai été formée et c'est ainsi que je suis devenue éducatrice de chiens guides. Après trois années très enrichissantes auprès de ces bébés et de ces jeunes labradors, golden retrievers, bergers allemands (plus quelques autres races), ma vie familiale m'a amenée à aller m'installer à Bordeaux, où s'ouvrait une nouvelle école de chiens guides d'aveugles, le Centre Alienor. J'arrivais au bon moment pour prendre place dans cette toute nouvelle équipe, d'abord en tant qu'éducatrice, puis, plus tard, au sein du service tutelle chargé de l'élevage et du suivi des chiots dans les familles d'accueil.
C'est en 2001 que je me suis inscrite à la formation de comportementaliste canin de Michel Chanton. Mon but était de parvenir à décoder plus facilement et de manière plus juste le langage gestuel et vocal de mes petits protégés pour comprendre leurs ressentis. Je les voyais constamment faire d'énormes efforts pour comprendre ce que je leur demandais pendant les séances d'apprentissage, la moindre des choses était donc que je fasse moi aussi un pas vers eux en apprenant comment leur cerveau fonctionnait, ce qui pouvait les motiver et de quoi ils avaient besoin pour se sentir bien dans notre monde d'humains.
Je voulais le meilleur enseignement possible et j'ai été comblée. En choisissant de suivre les cours de Michel Chanton, docteur en éthologie, éthologiste et créateur du métier de comportementaliste en France, je me suis offert la garantie d'un enseignement de qualité.
Sa thèse, soutenue à PARIS VI portait sur "Le comportement social du chien familier. Aspects normaux et causes de perturbation de la relation Homme/chien. Méthodes de thérapie systémique".
Chargé de cours, pendant six ans, à l'université PARIS XIII dans le cadre du DESS "Ethologie, chronobiologie du comportement". Il était en fait le premier comportementaliste français, puisqu'il exerçait cette profession, créée par lui-même, depuis 1986. J'avais trouvé le pionnier en la matière, et le plus expérimenté des maîtres !
Armée de cette formation solide et ô combien passionnante, dès l'année 2002, j'ai progressivement orienté mon rôle à l'école vers l'observation du comportement des bébés et de leurs mères à la nurserie, la formation des familles de tutelle chargées de les élever, le suivi comportemental des jeunes chiens dans ces familles et lors de leurs séjours d'apprentissage à l'école.
Parallèlement, j'ai rapidement développé une activité auprès des particuliers et leurs animaux de compagnie. J'ai observé dans ce domaine beaucoup de détresse, autant chez les maîtres manquant cruellement de conseils, que chez les chiens se trouvant dans l'incapacité de répondre aux attentes de leurs propriétaires et souffrant des conséquences de leur incompréhension.
J'ai découvert avec beaucoup de plaisir, et même avec passion, comment des situations, parfois dramatiques, peuvent se dénouer relativement facilement, dès que les maîtres du chien difficile à gérer ont compris ce qu'il vit réellement au coeur du problème. Il leur suffit alors d'appliquer les solutions proposées pour retrouver une vie harmonieuse avec leur cher compagnon.
C'est chaque fois un grand bonheur pour moi, quand un entretien se termine, de voir les visages se détendre et les sourires apparaître, grâce à la compréhension du malentendu à l'origine du problème et l'acquisition d'outils pour y remédier ! Le chien lui-même, souvent inquiet de ma présence au début de l'entretien, m'adresse alors des signaux de confiance, sentant l'atmosphère s'apaiser autour de lui.